Un an après

Un an après

Avant de commencer cette aventure, une année me paraissait une durée super longue et cela m’a d’ailleurs posé beaucoup de questions avant de m’y mettre. Mais, après les 6 semaines de sevrage, j’ai trouvé progressivement des habitudes alimentaires qui m’ont plu et le temps a passé relativement vite.

Les bénéfices de cet arrêt de sucre ajouté ont également soutenu le moral et l’envie de continuer.

    • J’ai été  beaucoup plus apaisé, beaucoup moins dispersée. J’ai mieux dormi.
    • J’ai commencé à perdre du poids, me sentir mieux dans mon corps
    • Le teint de ma peau s’est légèrement amélioré
    • La bonne humeur et la joie de vivre ont refait leur apparition
    • Mon palais s’est comme nettoyé et j’ai retrouvé plaisir à mieux percevoir les différentes saveurs des aliments

Apprendre à dire non à la nourriture mais merci à l’attention portée par l’hôte ; apprendre à renoncer à la tarte ou aux gaufres de mamy sans vexer ; apprendre à dénoter et à être considérée comme bizarre…. Oui c’est ce qu’il m’a fallu apprendre au cours de cette année.​

Anne-Françoise
Anne-Françoise

Est-ce qu’il n’y a eu que des avantages à ce changement alimentaire ?

Non!  Il a fallu bien comprendre la notion de sucre ajouté et  scruter les étiquettes des produits. J’ai dû lutter contre les envies, les tentations : vitrine des boulangeries, à la télévision, au restaurant,…

Le plus compliqué c’est la gestion des moments de convivialité et de partage :

Nous sommes peu habitués à proposer des petits déjeuners non sucrés. Concrètement, on vous propose souvent des viennoiseries plus appétissantes les unes que les autres lors des moments d’accueil de formation, de réunion, de journées de réflexion…

Les plateaux de boissons sont souvent composés de boissons pétillantes et de jus d’orange ; rarement d’eau ( car considérée comme peu festive). Quant au dessert, ils sont par nature sucré ou fruité (qui est également un type de sucre). A quand des desserts sains salés ?

A la veille de la fin de ce défi, la question cruciale de savoir si j’allais arrêter ou continuer a été présente dans ma tête durant des semaines. Il m’avait été dit que rester sur une restriction alimentaire ce n’était pas une bonne idée. Alors ma raison a choisi cet avis médical.

Aujourd’hui avec le recul, je le regrette ou plutôt ce que l’on craint dans le cas d’un régime à savoir de reprendre ses mauvaises habitudes, c’est ce qui m’est arrivé : j’ai réintroduit progressivement le sucre ajouté dans mon alimentation. Et d’une consommation un peu limitée, je suis repassée à une consommation modérée et puis, à certains moments, à une consommation importante.

On entend souvent qu’il faut 21 jours pour quitter une mauvaise habitude, limiter ou arrêter le sucre ajouté dans son alimentation pendant une longue période ne suffit pas dans notre société actuelle à maintenir un changement de comportement alimentaire tel que l’arrêt de consommation de sucre ajouté. Depuis notre plus jeune âge, nous avons été conditionné à utiliser les produits sucrés comme réconfort émotionnel. Cette habitude valorisée par nos industrielles est difficile à gommer.

En plus de réapprendre à manger autrement, il faut effectuer un travail sur la gestion des émotions, et également un travail corporel. Je suis convaincue que c’est en alignant la tête, le corps et le cœur que l’on peut parvenir à maintenir à long terme une alimentation saine sans sucre ajouté.

J’ai travaillé mon comportement alimentaire mais pas assez ma gestion des émotions et encore moins la rencontre avec mon corps. Un an n’aura donc pas suffi à me sevrer du sucre ajouté.

Mais cette année m’aura appris que j’en suis capable mentalement.

J’envisage dans des temps un peu plus serein (plus confortable pour faire les courses) de m’y remettre de manière beaucoup plus alignée et comme un choix de vie permanent tellement les bienfaits santé que j’ai ressentis étaient importants. J’espère que ce témoignage vous permettra de faire un choix éclairé quant à votre santé.

Le sucre reste une drogue dont on se déshabitue difficilement et auquel on reprend goût rapidement.

Ma première semaine

J’ai démarré mon défi le 1er janvier à minuit. Et mon traditionnel verre de champagne accompagné d’un délicieux morceau de gâteau au chocolat fut remplacé par un bon thé sans sucres ajoutés. Forte du choix que je venais de poser, je me suis sentie prête à affronter toutes les tentations. Très vite, Alphonse a pointé le bout de son nez et a commencé à remettre en cause le bien fondé du défi et surtout de la date choisie pour le démarrer. Tu aurais pu le commencer le 2 janvier ; Ce n’est pas très sympa pour ta sœur de ne pas te joindre aux autres pour trinquer de bon cœur,.. ;

Silence Alphonse. Je suis déterminée. C’est parti pour un an !!!

Cette journée-là, je me suis sentie gonflée à bloc. Rien ne pouvait m’arrêter. Ce projet faisait sens dans ma vie, à ce moment-là bien précis. Je devais et je dois prendre soin de ma santé.

La première semaine s’est déroulée avec cette belle énergie et elle m’a donc paru assez simple à vivre, même si j’ai fait très attention à la qualité des produits que j’ai consommés.

J’ai même pris beaucoup de plaisir à préparer les gâteaux au chocolat de l’anniversaire de mon grand garçon. (Il faut dire que le mois de janvier est couronné de 3 anniversaires dont le mien et de la galette des rois). Alphonse est du coup revenu me taquiner : toute ta famille est là pour fêter avec toi et toi tu refuses de prendre un morceau de ton propre gâteau, un gâteau fait maison avec rien que des bons ingrédients !!!!

Oui Alphonse, je vais prendre un thé vert au jasmin à la place et cela me va très bien 😉

Durant cette semaine, j’ai eu aussi très envie de tester la recette de cheese cake à l’orange, de mon amie Ellen. Celui-ci m’a paru réussi. Les enfants m’ont confirmé qu’il avait très bon goût. J’étais très heureuse d’avoir réalisé ce nouveau dessert et n’étais pas du tout frustrée de ne pas y goûter. C’est mon challenge et j’irai jusqu’au bout.

Préparation du défi

Un défi d’un an « sans sucres ajoutés », un véritable pari pour une gourmande et boulimique comme moi, accro au sucre depuis bébé où je recevais des tétines trempées dans du sirop de liège pour m’endormir. Qui dit « défi », dit « préparation ». Ma dernière résolution de 2016 fut donc de préparer cette future expérience au mieux en réalisant un vrai plan d’attaque afin de mettre toutes les chances de mon côté.

1ère bataille à remporter : faire taire Alphonse, le petit diable dans ma tête

Tu ne seras jamais capable d’y arriver ; on va se moquer de toi si tu échoues ; comment feras-tu pour refuser un morceau de gâteau, un bon verre de vin,… ?

CHUUUUT, silence Alphonse !!

2ème bataille : Trouver une alliée

Vu la puissance d’Alphonse, je savais que je ne pourrais pas y arriver toute seule. J’avais déjà essayé des défis dans ce genre, sans succès. On est plus fort à deux que tout seul ;-). Du coup, j’ai choisi de vivre cette expérience accompagnée de Nicole, diététicienne professionnelle de la Clinique André Renard, formée à l’éducation thérapeutique du patient et qui a de grandes qualités d’écoute, de prise en charge des personnes dans leur globalité et surtout des talents pour motiver des personnes comme moi 😉

 

3ème bataille : être dans une démarche de promotion santé

En tant que professionnelle de santé, je travaille depuis plus de 5 ans sur les problématiques de surpoids et d’obésité. Aussi, j’envisage ce défi comme la possibilité de tester la recommandation santé émise par l’Organisation Mondiale de la Santé, à savoir ne pas consommer plus de 25g de sucres ajoutés par jour dans son alimentation. Mon objectif n’est donc pas d’être dans de la restriction pure mais bien de comprendre comment mettre concrètement cette recommandation en place dans mon quotidien.